Rookie ~Chapitre 1

Note importante

Ce livre est le deuxième et dernier tome de la saga « Racing Team ».

Les deux tomes sont des suites, ils ne peuvent pas se lire indépendamment les uns des autres. C’est pourquoi, si vous n’avez pas encore lu LOLLIPOP, je vous conseille d’aller le découvrir avant de poursuivre cette lecture.

La vie continue

Matt

June, 4th ~ Sonoma

Cela fait plus d’un mois maintenant que la punition a été levée et la MW Cars réalise ses meilleurs chronos depuis longtemps. Les journalistes voient en moi le nouveau Rookie. Les sponsors m’ont déjà réclamé pour l’an prochain et se mordent les doigts de ne pas m’avoir mis premier pilote dès le début de la saison… Il suffisait de nous écouter, bande de cons ! ai-je eu envie de leur dire lors de notre dernière entrevue, mais je me suis retenu pour mon père qui, d’un regard, m’informait qu’il n’en pensait pas moins.

Je termine de me préparer pour aller rejoindre les gars, puis je salue Anth et Erin. Même si tous les mecs ont profité du retour à la « normale » pour se répartir à nouveau les motor-homes et finir par en avoir un chacun, j’ai préféré rester avec mon cousin. Finir seul, vraiment seul, c’était trop déprimant. Je sais qu’Erin et lui l’ont compris et ont donc accepté de me supporter pour la fin de la saison. Mais parfois, comme ce soir, je leur laisse quand même un peu d’intimité et sors avec les mecs. Pas que leurs soirées me plaisent plus que ça, mais Erin et Anth ont besoin de temps à eux et moi, de me changer les idées, alors je sors régulièrement avec l’équipe et essaie de vivre ma vie de célibataire du mieux possible, même si toutes mes pensées sont encore occupées par ma jolie rousse.

En attendant les gars, je lui envoie d’ailleurs un nouveau message.

MATT : [Coucou, j’espère que tu as passé une bonne journée. Dors bien, ma puce. À demain].

Comme d’habitude, je vois apparaître la notification de lecture rapidement, mais comme toujours, mon attente de sa réponse restera vaine. Je ne sais pas ce qui m’est passé par l’esprit quand je l’ai autorisée à ne pas me répondre. J’ai l’impression que c’est encore pire. Que mon amour est à sens unique, même si je sais que c’est faux ! Aaron m’appelle chaque semaine et je sais qu’elle souffre autant que moi de notre éloignement. Je sais qu’elle pleure régulièrement, qu’elle regarde mes courses, qu’elle sourit quand elle me voit à l’écran après mes victoires. Mais elle ne fait aucun pas vers moi. Jamais. Sans Aaron et ses motivations, je pense que j’aurais baissé les bras depuis longtemps, mais il me dit que ces instants où elle sourit sont les seuls, que tout le reste du temps, elle se referme sur elle-même, qu’elle a même abandonné ses études et son projet de voiture adaptée pour lui. J’ai mal d’entendre tout ça, j’ai eu envie plus d’une fois de la rejoindre, de la secouer, de lui dire de reprendre le dessus, mais je lui ai promis de lui laisser le temps et l’espace dont elle a besoin, et comme un con, je tiens toujours mes promesses.

Une voix féminine me sort de mes pensées.

– Salut !

– Salut, Kenza ! Tu vas bien ?

– Ouais. Mais pas toi, pas vrai ?

Je secoue la tête. Depuis plusieurs semaines et après plusieurs sorties avec les mecs et leurs copines, j’ai découvert l’autre visage de Kenza. Certes, elle reste cette fille entreprenante et aguicheuse que j’avais pu découvrir le premier soir, mais elle est aussi toute douce et sympathique. Alors oui, elle a des vues sur moi et ne s’en cache même pas, mais elle a aussi compris l’importance que Mila a dans ma vie et, bizarrement, c’est à elle que je me confie sur mes histoires de cœur. Erin et les gars sont trop impliqués pour être honnêtes, alors j’apprécie la neutralité de Kenza dans tout ça, même si elle ne mâche pas ses mots quand elle parle de ma jolie rousse. 

– Tu penses encore à elle ?

– Comme toujours, non ?

– Si. Tu penses toujours à elle. Mais tu sais ce que j’en pense…

Oui, je le sais. Kenza est persuadée que Mila ne me mérite pas, que si elle n’est pas capable de réaliser à quel point je suis dingue d’elle, c’est qu’elle est indigne de moi.

– Elle est malade. Elle a juste besoin de se faire soigner.

Kenza lève les mains en signe de reddition.

– Moi, ce que je vois, c’est que tu souffres de la situation aussi ! Sérieux, Matt, regarde ton portable ! Tu lui as envoyé combien de messages depuis son départ ? Elle a répondu à combien d’entre eux ? Si elle t’aimait encore, même un tout petit peu, elle t’aurait fait un signe, crois-moi.

– Elle m’en fait ! Tu ne les vois pas, c’est tout !

Kenza secoue la tête, mais nous ne terminons pas cette conversation, puisque les mecs nous rejoignent. De toute façon, cette conversation tourne en rond. Pour Kenza, je dois rompre avec cette situation malsaine, mais de mon côté, je ne me sens pas du tout d’abandonner Mila. Et juste le fait de voir qu’elle lit mes messages, pour moi, c’est un signe, que Kenza l’accepte ou non. Mila ne m’a pas rayé de sa vie et tant que cet espoir existe, je le garderai, je le chérirai, je l’entretiendrai. Je n’ai plus que ça, alors je le garde précieusement, quoi qu’en pense mon amie.

Après le bowling, et comme j’en ai pris l’habitude à présent, je raccompagne Kenza jusqu’à son bus. Elle le partage avec une de ses amies et elle m’a expliqué qu’un soir, en rentrant dans cette partie du parking plutôt réservée aux filles des sponsors, elle s’est faite emmerder par des mecs. Alors depuis, je la raccompagne. Je sais qu’elle apprécie ce geste même si, à chaque fois, elle tente de m’offrir ce dernier verre que je refuse systématiquement.

– Non, Kenza… Ne reviens pas sur ça. Je t’apprécie, mais tu sais que je ne t’entrevois pas comme ça…

– Cette Mila a vraiment beaucoup de chance, s’amuse-t-elle.

Elle ouvre ensuite la porte de son motor-home, puis vient me poser une bise, juste à la lisière de ma bouche. Je me raidis, elle s’en rend compte, j’en suis absolument certain, puis elle murmure près de mon oreille :

– À demain, beau-gosse ! Repose-toi bien pour ta course.

Elle s’écarte de moi et me fait un clin d’œil. J’ai l’impression que sa séduction est devenue presque un jeu, un défi pour elle, à présent. Je secoue la tête et me recule, puis repars vers mon bus également.

Sur le chemin, je repense à Kenza. C’est vraiment une jolie fille, charmante, attentionnée, disponible. Sans la présence de Mila, elle aurait vraiment pu me séduire. Quelque part, je suis presque embêté d’être si proche, mais seulement de cette façon avec elle. Mais c’est elle qui m’a dit un jour qu’elle préfère m’avoir comme ami que rien du tout. Ça m’a fait penser à ce que j’avais dit à Mila et, quelque part, j’ai compris sa requête et je l’ai acceptée. C’est sans doute aussi pour ça que je tolère autant son jeu de séductrice, parce que là encore, quelque part, c’est ce que je tente aussi avec Mila. À croire que je suis fait pour vivre des relations asymétriques avec les filles, je ne vois que ça !

Je suis presque arrivé lorsque mon téléphone m’annonce un message.

KENZA : [Promets-moi qu’un jour, si elle ne te donne plus aucun signe, tu accepteras ce dernier verre…]

Je rigole en secouant la tête. Mila me donnera toujours des signes, j’en suis persuadé, alors je lui réponds positivement.

MATT : [Promis. Bonne nuit !]

KENZA : [Bonne nuit, beau gosse…]

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